Malgré le nombre élevé de musiciens amateurs dans la population générale, il existe peu d’informations sur la santé musculosquelettique des musiciens amateurs. Cette étude publié dans la revue Médecine des Arts N°89 visait à évaluer les troubles musculo-squelettiques liés à la pratique musicale (TMPM) chez les musiciens amateurs jouant dans les orchestres d’étudiants. Cette étude transversale a inclus 357 membres de 11 orchestres d’étudiants néerlandais répartis dans l’ensemble des Pays-Bas.

Les caractéristiques sociodémographiques et les données sur les TMPM ont été évaluées à l’aide d’une adaptation du questionnaire NMQ (Nordic Musculoskeletal Questionnaire) et du module musical du questionnaire DASH (Disabilities of Arm, Shoulder and Hand).

La prévalence annuelle des TMPM chez les musiciens amateurs est de 67,8 %. Être une femme, être plus jeune, avoir un indice de masse corporelle plus élevé et jouer d’un instrument à cordes sont indépendamment associés à une prévalence plus élevée des TMPM. L’épaule gauche est plus fréquemment touchée chez les violonistes et les altistes, tandis que la main droite et le poignet sont plus fréquemment touchés chez les instrumentistes à vent de la famille des bois. Chez les sujets souffrant de TMPM lors de la semaine passée, le score du module musical du questionnaire DASH était de 18,8 (6,3 – 31,2).

Cette étude est la première à rendre compte des Troubles Musculo-squelettiques liés à la Pratique Musicale (TMPM) et des facteurs associés dans un groupe important de musiciens amateurs. La prévalence des TMPM chez les musiciens amateurs est élevée, mais les scores du questionnaire DASH reflètent un impact limité de ces TMPM sur leur fonctionnement en tant que musiciens. Des mesures préventives sont nécessaires pour réduire les TMPM chez les musiciens amateurs.

En savoir plus
Revue Médecine des Arts Troubles musculosquelettiques des musiciens amateurs dans les orchestres d’étudiants N°89

Prévention des douleurs du musicien

 

Prévention des douleurs du musicien

Prévention des douleurs chez les violonistes

Les syndromes de surmenage sont les lésions les plus fréquemment rencontrées chez les violonistes. Ils représentent près de 70 % des troubles liés à la pratique du violon.
Apprendre à jouer d’un instrument à cordes est une expérience étonnante. Après la découverte et une certaine maîtrise, au fil du temps se dévoile le plaisir du geste, du feed-back sonore, du partage.

Certains facteurs peuvent contribuer aussi à des phénomènes douloureux, des lésions si l’on n’y prend garde. Il existe des moyens efficaces de prévenir ces troubles liés à la pratique du violon. Voici 5 moyens des plus simples pour éviter ce que les thérapeutes nomment les syndromes de surmenage ou de surcharge.
1. Pratiquer un échauffement préparatoire au jeu, pas seulement à l’instrument, mais aussi des muscles. Il s’agit d’un bon rituel qui ne va vous demander que très peu de temps.
2. Faire des pauses suffisantes. Il est conseillé de faire une pause toutes les 40 minutes. Cette mesure qui paraît d’évidence peut diminuer le risque de moitié.
3. Être attentif à tout changement, d’instrument, de rythme de pratique, de répertoire. Des modifications notables représentent un facteur de risque certain.
4. Pratiquer dans des conditions de jeu qui permettent et facilitent une posture et un geste physiologique, le siège, le pupitre, l’espace, un instrument adapté à sa morphologie (à son âge), la température de la pièce, l’éclairage. Autant de facteurs qui, s’ils sont inadaptés, peuvent entraîner des tensions, des compensations lors du jeu qui vont nuire le plus souvent au jeu, mais aussi au bien-être, et sont susceptibles de créer des douleurs musculo-squelettiques.
5. Être à l’écoute de son corps, une douleur, une tension sont des alarmes corporelles auxquelles il faut tenir compte. A minima, cela signifie qu’il faut réduire son temps de jeu, évoquer cela avec votre professeur de musique, vous faire conseiller par votre thérapeute spécialisé pour le musicien.

Prévention des lésions des violonistes

 

En savoir plus :
Les syndromes de surmenage spécifiques
Les syndromes de surmenage non spécifiques

 

Etudiants en musique
Etudiants en musique

Bien-être des musiciens de conservatoire de musique

La performance musicale nécessite la capacité de maîtriser une intégration complexe d’habiletés motrices, cognitives et perceptives extrêmement spécialisées, développées durant des années de pratique. Souvent, cela signifie également être capable de gérer une pression considérable dans des environnements changeants. En conséquence, de nombreux musiciens souffrent de problèmes de santé et se plaignent d’un grand nombre de troubles physiques et psychologiques.

L’étude présentée dans la revue Médecine des Arts N° 89 visait à évaluer et analyser le bien-être de deux groupes distincts de musiciens, des étudiants de conservatoire supérieur de musique et des musiciens amateurs en Suisse francophone. Un échantillon total de 126 musiciens a été recruté (âge moyen ± ET = 22,4 ± 4,5 ans, 71 hommes). Le bien-être a été mesuré au moyen du questionnaire sur la qualité de vie de l’Organisation mondiale de la Santé (WHOQOL-BREF), qui évalue deux mesures générales (la qualité de vie (QdV) et la santé générale), ainsi que quatre dimensions spécifiques : la santé physique, la santé psychologique, les relations sociales et l’environnement. Dans les deux groupes, la QdV des répondants était élevée pour chaque paramètre mesuré : les scores médians étaient supérieurs à 4 pour les deux mesures générales et supérieurs à 70 pour les quatre dimensions spécifiques. Concernant ces dernières, les répondants avaient le score moyen le plus élevé pour l’environnement (75,0), puis les relations sociales et la santé physique (74,0 et 73,8, respectivement), et enfin la santé psychologique (70,3). Des différences entre les groupes de musiciens sont apparues en termes de QdV globale et de santé générale, ainsi que sur la dimension santé physique, où les étudiants de conservatoire supérieur de musique ont obtenu un score inférieur à celui des musiciens amateurs ; à l’inverse, les étudiants de conservatoire supérieur de musique ont obtenu des scores plus élevés que les amateurs dans la dimension des relations sociales.

Ce tour d’horizon du bien-être des musiciens en Suisse romande démontre que, si la pratique musicale peut offrir certains effets protecteurs sur la santé, le besoin existe d’une plus grande sensibilisation à la prévention et promotion de la santé auprès des étudiants en musique de niveau supérieur. Cette étude apporte un éclairage sur le bien-être des musiciens et souligne l’importance d’impliquer différents acteurs (enseignants, administration, équipes de soutien) pour faciliter une pratique saine de la musique.

En savoir plus

Revue Médecine des Arts N°89

Comprendre le bien-être des étudiants de conservatoire supérieur de musique et des musiciens amateurs en Suisse romande